Édition du vendredi 19 juin 2015
L'intercommunalité est restée au deuxième plan lors des dernières élections municipales
Le fléchage a-t-il permis à l’intercommunalité de se placer au cœur du débat politique ? Il semble que la réponse soit négative si l’on en croit l’ouvrage, Une invitée discrète. L’intercommunalité dans les élections municipales de 2014, présenté mercredi lors d’une conférence de presse. Annoncée comme essentielle pour la démocratie locale, l’élection des conseillers communautaires par fléchage dans le cadre des élections municipales n’aura pas au final réussi le pari de mobiliser la campagne de mars 2014 autour des enjeux intercommunaux. Pour Rémy Le Saout, co-auteur et maître de conférences en sociologie à l’université de Nantes, la thématique a été toutefois plus présente qu’en 2008. Mais les discussions ont essentiellement concerné l’explication institutionnelle du nouveau mode de scrutin. Le chercheur constate ainsi qu’il persiste « un décalage entre le lieu de l’action du politique et l’espace de représentation ».
L’étude propose un examen de plusieurs « points chauds, là où la question intercommunale pouvait s’inviter dans le débat », détaille Rémy Le Saout. Le cas de villages de l’Hérault concernés par une extension de leur intercommunalité ou encore celui d’Amiens, où se jouait un projet de tramway porté par l’EPCI, sont notamment décortiqués. Pourtant, là aussi « le chaud a refroidi, la campagne a été centrée sur des préoccupations municipales », explique Rémy Le Saout.
L’ouvrage aborde aussi la question du troisième tour, celle de l’élection des exécutifs. Là encore, pas de bouleversement lié au fléchage. « Il n’y a pas de changement du profil sociologique des présidents », constate le chercheur.
Si l’influence du fléchage n’a pas été significative sur le débat électoral, il a toutefois commencé à politiser l’arène intercommunale, en faisant, par exemple, entrer les oppositions municipales dans les conseils communautaires. A ce titre, la constitution de groupes politiques y est désormais plus présente.
Publié en partenariat avec l’Assemblée des communautés de France (ADCF) et l’Association des directeurs généraux des communautés de France (ADGCF), cette présentation fut aussi l’occasion pour Charles-Eric Lemaignen, président de l’ADCF, de s’exprimer sur la réforme de l’élection des conseillers communautaires. Pour lui, le fléchage n’est qu’une étape. Toutefois, l’élu n’appelle pas à des évolutions dans le cadre du projet de loi Notre. « Il faut élaborer un bilan complet et laisser le temps au débat », a insisté Charles-Eric Lemaignen. La réforme de l’élection des conseillers communautaires est en effet une véritable ligne rouge pour les sénateurs qui s’y sont opposés dans le cadre du projet de loi Notre. L’Association des maires de France et des présidents d'intercommunalité refuse, elle aussi, fermement « le principe d’une élection supra-communale des élus communautaires à l’échéance 2020 ». « Cette mesure marginaliserait les communes et les maires », a rappelé l’association dans une déclaration le 16 avril dernier à l'occasion de la Rencontre des intercommunalités qu'elle organisait (lire Maire info du 16 avril).
« Une invitée discrète. L’intercommunalité dans les élections municipales de 2014 », ouvrage collectif sous la direction de Rémy Le Saout maitre de conférences en sociologie à l’université de Nantes et Sébastien Vignon, maitre de conférences en science politique à l’université Picardie-Jules Verne. Editions Berger Levrault.
L’étude propose un examen de plusieurs « points chauds, là où la question intercommunale pouvait s’inviter dans le débat », détaille Rémy Le Saout. Le cas de villages de l’Hérault concernés par une extension de leur intercommunalité ou encore celui d’Amiens, où se jouait un projet de tramway porté par l’EPCI, sont notamment décortiqués. Pourtant, là aussi « le chaud a refroidi, la campagne a été centrée sur des préoccupations municipales », explique Rémy Le Saout.
L’ouvrage aborde aussi la question du troisième tour, celle de l’élection des exécutifs. Là encore, pas de bouleversement lié au fléchage. « Il n’y a pas de changement du profil sociologique des présidents », constate le chercheur.
Si l’influence du fléchage n’a pas été significative sur le débat électoral, il a toutefois commencé à politiser l’arène intercommunale, en faisant, par exemple, entrer les oppositions municipales dans les conseils communautaires. A ce titre, la constitution de groupes politiques y est désormais plus présente.
Publié en partenariat avec l’Assemblée des communautés de France (ADCF) et l’Association des directeurs généraux des communautés de France (ADGCF), cette présentation fut aussi l’occasion pour Charles-Eric Lemaignen, président de l’ADCF, de s’exprimer sur la réforme de l’élection des conseillers communautaires. Pour lui, le fléchage n’est qu’une étape. Toutefois, l’élu n’appelle pas à des évolutions dans le cadre du projet de loi Notre. « Il faut élaborer un bilan complet et laisser le temps au débat », a insisté Charles-Eric Lemaignen. La réforme de l’élection des conseillers communautaires est en effet une véritable ligne rouge pour les sénateurs qui s’y sont opposés dans le cadre du projet de loi Notre. L’Association des maires de France et des présidents d'intercommunalité refuse, elle aussi, fermement « le principe d’une élection supra-communale des élus communautaires à l’échéance 2020 ». « Cette mesure marginaliserait les communes et les maires », a rappelé l’association dans une déclaration le 16 avril dernier à l'occasion de la Rencontre des intercommunalités qu'elle organisait (lire Maire info du 16 avril).
Elsa Dimicoli
« Une invitée discrète. L’intercommunalité dans les élections municipales de 2014 », ouvrage collectif sous la direction de Rémy Le Saout maitre de conférences en sociologie à l’université de Nantes et Sébastien Vignon, maitre de conférences en science politique à l’université Picardie-Jules Verne. Editions Berger Levrault.
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